ouvrir popup
menu mobile

Les baux de chasse, alliés du développement des forêts

Pour en savoir plus sur l’équilibre agro-sylvo-cinégétique, nous vous invitons à participer au webinaire « Comment le forestier peut-il agir sur l’équilibre forêt et ongulés ? » organisé par le Comité des Forêts, le mercredi 15 Janvier 2025 de 19h à 21h.

Le contexte climatique actuel met en péril la croissance des arbres : les phénomènes de sécheresse récurrents et les attaques sanitaires, principaux facteurs de dégradation dans notre département, contribuent au dépérissement des forêts. Plusieurs indicateurs permettent de constater cette détérioration, tels que la perte de feuillage (déficit foliaire), la présence d'arbres morts sur pied ou la mortalité des branches dans les houppiers (l'ensemble des branches, feuilles et rameaux). Selon l’Institut Géographique National (IGN) et le Département Santé des Forêts (DSF), une forêt est considérée comme dépérissante lorsque « au moins 20 % des arbres du peuplement présentent au moins 50 % de branches mortes » (https://agriculture.gouv.fr/surfaces-deperissantes-en-foret-francaise).

Dans le département du Var, le Ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de la Forêt (MASAF) et le DSF, ont identifié certaines essences d'arbres particulièrement préoccupantes. C'est le cas des châtaigniers, des ormes champêtres et des sapins pectinés, qui présentent un état de santé médiocre. D’autres essences, comme les chênes pubescents et lièges, les pins maritimes et sylvestres, les buis et les hêtres, affichent un état sylvosanitaire moyen (https://draaf.paca.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/bilan_83_pour_2022.pdf). Aujourd’hui, il devient essentiel de préparer la forêt de demain en l’accompagnant dans son développement.

La régénération naturelle

La régénération naturelle constitue une méthode de renouvellement des peuplements en utilisant le cycle naturel de reproduction des arbres. Pour un propriétaire forestier, favoriser la régénération naturelle implique de réaliser des interventions favorisant l’ouverture du peuplement, la fructification des arbres et l’acquisition progressive du semis (https://www.coforet.com/2021/11/03/la-regeneration-naturelle/).

Cependant, cette régénération est mise en péril par l’augmentation de la population des grands mammifères. Selon l’Office National des Forêts (ONF), 50 % des surfaces des forêts domaniales présentent un déséquilibre forêt-ongulés. D’après l’article L425-4 du Code de l’environnement, « L'équilibre agro-sylvo-cynégétique consiste à rendre compatibles, d'une part, la présence durable d'une faune sauvage riche et variée et, d'autre part, la pérennité et la rentabilité économique des activités agricoles et sylvicoles » (https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006074220/LEGISCTA000006176671/). Cet équilibre fait partie intégrante du principe de la multifonctionnalité de la forêt, qui englobe trois dimensions : économique (rentabilité du bois), sociale (accueil de loisirs tels que la chasse et les promenades) et écologique (préservation de la biodiversité). Or, la surpopulation des grands mammifères déstabilise cet équilibre et met en péril l’écosystème forestier.

Les problématiques liées à la surpopulation de grands mammifères (et zoom sur le sanglier)

Les principales espèces responsables des dégradations forestières dans le Var sont le sanglier, le chevreuil et le cerf. Ces animaux causent des dommages empêchant la régénération des jeunes arbres, tels que :

  • l'écorçage, qui consiste à enlever les écorces des arbres ;
  • l'abroutissement, qui correspond à la consommation de feuilles, aiguilles, bourgeons et jeunes pousses ;
  • l’affouillement, principalement causé par les sangliers, qui retournent la terre à la recherche de nourriture (principalement des glands) ;
  • le frottis, des marquages olfactifs et visuels laissés par les animaux portant des bois (comme les cerfs), marquant ainsi leur territoire.

La forte présence de sangliers dans le Var apporte des risques importants pour les communes :

  • Des risques de sécurité publique (collisions sur les routes et voies ferrées, comportements agressifs, …) ;
  • Des risques de santé publique (risque PPA (Peste Porcine Africaine)) ;
  • Des dégâts dans les zones agricoles et les jardins.

Pour éviter les dégâts liés à sa présence, le sanglier est chassable 10 mois sur 12 : sur la saison 2022-2023, 15 500 sangliers ont été prélevés (https://www.var.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Faune-flore-animaux-de-Cie-protection-regulation-des-especes-chasse/Chasse/Sangliers/Lutte-contre-la-proliferation-du-sanglier-dans-le-departement-du-Var). La Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Var (DDTM) a lancé une campagne de lutte contre sa prolifération en 2022. Elle sensibilise à 3 leviers de lutte : le non-nourrissage des sangliers, le débroussaillement régulier et la protection du terrain par des clôtures.

annexe1_plaquette_com_sangliers.pdf

Vos moyens d’actions en tant qu’élu(e)

Les élu(e)s ont un rôle clé dans le maintien de l'équilibre agro-sylvo-cynégétique, notamment en éditant des baux de chasse. Ces baux s’appuient sur le Schéma Départemental de Gestion Cynégétique (SDGC), rédigé par la fédération des chasseurs du département. Ce document regroupe les caractéristiques de la chasse locale, tels que les plans de chasse (quotas), les types de chasse autorisés (battue, à courre, etc.), les mesures de sécurité, ainsi que les dates d’ouverture et de fermeture de la saison de chasse.

Les baux de chasse sont des contrats établis entre le propriétaire du terrain et le locataire (souvent un représentant de la fédération de chasse). Ces contrats définissent les droits et obligations des parties concernées, y compris les modalités pour atteindre un équilibre entre la forêt et les ongulés : par exemple les jours de chasse, les secteurs autorisés, la circulation des véhicules, …

Il est conseillé de se rapprocher du Technicien Forestier Territorial (TFT, agent de l’ONF), dont le rôle est d’assister les communes dans la rédaction des baux de chasse.

Contrôle et circulation en forêt : la louveterie

Nommés par le préfet, les lieutenants de la louveterie exercent à titre bénévole des missions de conseil, surveillance et de contrôle sur la gestion de la faune sauvage. Les lieutenants réalisent notamment des missions de tirs, y compris de nuit, afin de réguler la population d’animaux susceptibles d’occasionner des dégâts, suite à des signalements par des particuliers. Leur rôle est aussi d’organiser et contrôler des battues administratives pour la régulation des sangliers et de réaliser des surveillances nocturnes pour la défense des troupeaux d’ovins et de caprins dans les zones principales de prédation du loup. (https://www.var.gouv.fr/index.php/Actions-de-l-Etat/Faune-flore-animaux-de-Cie-protection-regulation-des-especes-chasse/Chasse/Les-lieutenants-de-louveterie/Les-lieutenants-de-louveterie).

Cette carte représente les secteurs des lieutenants de louveterie du département du Var pour la période 2025-2029 : AP nomination lieutenant louveterie 2025-2029.odt.pdf

En conclusion, il devient impératif de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour préserver l'équilibre écologique des écosystèmes forestiers. La régénération naturelle des peuplements, mise à mal par un surpeuplement de grands mammifères, est un levier d’action déterminant dans la préservation de cet équilibre agro-sylvo-cynégétique. Le travail collaboratif entre les différents acteurs territoriaux bénéficie au maintient de cet équilibre par l’adoption de mesures de régulations adaptées. Les élus, en particulier, détiennent une responsabilité majeure dans la mise en place de ces actions, contribuant ainsi à la gestion durable de nos patrimoines naturels.

Une plateforme nationale a été mise en place pour signaler les dégâts causés par le gibier dans les milieux forestiers : Plateforme nationale forêt gibier.

Pour en savoir plus sur l’équilibre agro-sylvo-cinégétique, nous vous invitons à participer au webinaire « Comment le forestier peut-il agir sur l’équilibre forêt et ongulés ? » organisé par le Comité des Forêts, le mercredi 15 Janvier 2025 de 19h à 21h. Plusieurs questions seront traitées :

  • Comment intégrer la présence des grands ongulés dans la gestion sylvicole ?
  • Quelles stratégies pour augmenter la capacité d’accueil de la forêt ?

Les intervenants de cet évènement seront :

  • Valentin Chaline, Technicien Forestier à l’Office National des Forêts dans le Perche,
  • Sébastien Hermeline, Président de l’association "Les Amis des Bois de Bellême",
  • Bertrand von Loë, collaborateur du Comité des Forêts et membre stagiaire des Experts Forestiers de France,

Pour vous inscrire, nous vous invitons à remplir ce formulaire : Lien vers le formulaire.

Nous utilisons des cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site web. Certains d’entre eux sont essentiels au fonctionnement du site et d’autres nous aident à améliorer ce site et l’expérience utilisateur (cookies traceurs). Vous pouvez décider vous-même si vous autorisez ou non ces cookies. Merci de noter que, si vous les rejetez, vous risquez de ne pas pouvoir utiliser l’ensemble des fonctionnalités du site.